La connaissance - J’étais en pleine lecture d’un article passionnant trouvé sur l'HoloPad de ma mère quand je remarquais qu’il était temps de me coucher. Un petit soupir s’échappa de mes lèvres. Dormir, c’était une perte de temps. Je préférai apprendre encore et toujours de nouvelles choses plus que plonger dans les bras de Morphée pour quelques heures. Pourtant, je savais d’avance ce que mes parents diraient si je leur demandais la permission de veiller tard. « Il est hors de question que tu te permettes de rester éveillée toute la nuit. Dormir te permet de mémoriser tout ce que tu as appris dans la journée et tu sais très bien que c’est important pour être une bonne Érudite. Nous vivons pour le savoir, Ashley. Alors, maintenant, oublie cette lubie et va te coucher immédiatement. » Mon cerveau avait mémorisé le discours de ma mère et il me revenait en mémoire à chaque fois que je désirais passer outre les règles. C’était injuste. Je voulais simplement étudier, assouvir ma curiosité. Un autre soupir se fit entendre alors que je reposai l'HoloPad sur une étagère. Encore une fois, je savais que ce genre de lecture n’était pas vraiment adapté pour une petite fille de sept ans mais, je m’en fichais. Ils étaient tellement intéressants. Je ne voulais pas attendre plus longtemps pour pouvoir accéder au savoir des adultes. Mes yeux ne mirent pas longtemps à se fermer alors que je venais à peine de me glisser dans mes draps malgré les bruits étranges que j’entendais. Je me demandais sincèrement ce que fabriquais mon père à cette heure de la nuit. Ces temps-ci, il n'était pas rare qu'il reste travailler jusqu'à des heures impossibles la nuit. Peut-être un projet secret qui allait faire avancer la Ville ? Je me demandais ce que c'était...

J’étais assis sur l’herbe contemplant le ciel quand une ombre me masqua le paysage aérien. Un sourire éclaira mon visage quand je reconnus la nouvelle venue. « Calleigh! » Je lui fis signe de s’asseoir à mes côtés, surexcitée. Calleigh, c’était ma meilleure amie. On se connaissait depuis toujours. Il se disait qu’on était toutes les deux promise à un brillant avenir chez les érudits. Je ne pouvais qu’approuver. J’étais très douée à l’école mais j’avais toujours l’impression que mon amie était un cran au-dessus. Peut-être étais-je la seule à voir la différence mais, je ne lui en voulais pas. Je l’adorais. « Alors, qu’est-ce que tu regardes avec autant d’attention ? Ta mère a fait un signe mais, tu ne l’as pas remarqué. » Je me relevais d’un seul coup. « Je n’ai même pas fait attention... J’étais tellement concentrée dans ma contemplation du ciel… Il fait toujours beau ici… Je me disais qu’un peu de pluie ne pourrait pas faire de mal… » Calleigh souriait alors que je continuai à déblatérer sur la météo et la forme des nuages et toutes ces choses. Un rire discret s’échappa de sa gorge. « Ashley, c’est dans huit ans le test d’initiation, inutile de t’emballer. » Je savais parfaitement que Callie avait intentionnellement omis la cérémonie du choix ou le test d’aptitude dans son rappel. Parce que c’était tellement évident qu’on allait rester chez les Érudits toutes les deux. Quelles auraient pu être les autres possibilités ? On était liés pour la vie. « Bon sinon, ta mère m’a fait savoir qu’elle aimerait que tu rentres tout de suite. On fait le chemin ensemble ? » J’acquiesçai avant de la suivre. En chemin, on continuait de parler de tout et de rien.

Soif insatiable de savoir - J’ai toujours été une grande curieuse, cherchant à percer les mystères les plus étranges, surtout quand il concernant la climatologie. La plupart du temps, mes expériences m’apportaient des résultats satisfaisant et me pousser à explorer d’autres hypothèses. Dans ces moments-là, j’étais dans ma bulle. Rien d’autre ne comptait. J’avais un amour démesuré pour la science. J’étais une sorte de professeur fou qui n’arrivait pas à se fixer des limites. Depuis que j’étais gamine, j’avais l’habitude d’entendre mes parents parler de leurs dernières recherches ou trouvailles avec une excitation mesurée ou un enthousiasme non-feint. Alors, forcément, la petite fille qui était en moi à l’époque rêvait de mener ses propres expériences, d’avoir mon propre laboratoire. La petite fille érudite idéale, en somme. Déjà, à l’école, j’étais toujours partante pour élargir mon savoir. Il m’est arrivé de mener des projets scientifiques mineurs en duo ou en trio. C’est stimulant de travailler en groupe, d’échanger, de débattre sur nos propres théories. J’adorais véritablement ça et mes professeurs ne cessaient de me congratuler sur mes excellents résultats scolaires et sur mon travail d’équipe. Je n’avais pas peur du risque. Même après ce fameux jour.

Je m’en souviens comme si c’était hier. Je ne sais pas si mes parents ont un souvenir aussi exact de cet incident mais, pour moi, il est gravé dans mon esprit et dans ma chair. J’avais quinze ans. Je travaillais sur une analyse particulière. J’avais pris soin de me vêtir du matériel de sécurité mais, ça n’avait pas suffi. Je me rappelle d’une fumée opaque, d’une douleur atroce puis… plus rien. Quelques heures plus tard, je me réveillai à l’hôpital entouré d’érudits. Ma mère n’était pas loin. « Je suis particulièrement fière de ta soif de curiosité, ma fille mais… Cette fois-ci, je crains que tu n’aies pas fait preuve d’une grande intelligence et j’avoue être quelque peu déçue. » Ses mots m’avaient frappé comme un coup de poignard alors que l’expression de ma génitrice semblait ennuyé. La décevoir ? Qu’avais-je donc fait de si stupide pour la décevoir ? Cette expérience ne devait pas tourner comme ça. J’avais tout prévu et cet obstacle de dernière minute avait tout fichu en l’air. J’avais voulu éclaircir un mystère. N’était-ce pas la raison d’être d’une érudite ? Mes poings se serrèrent malgré moi et on vient m’apporter un sérum apaisant. « Il faut rester calme, Mademoiselle Dranair. Vos brûlures ont peut-être disparu mais, votre corps ne s’est pas encore totalement remis de votre accident. » Mes yeux s’écarquillèrent d’incompréhension face à la jeune femme qui me faisait face et je cru déceler un sourire indulgent derrière ce masque d’indifférence ou de froideur selon le point de vue. « Vous avez été brûlé au second degré mademoiselle. Votre expérience aurait pu encore plus mal tourner. Vous avez eu de la chance. »

A l'aube d'une nouvelle vie - Je m’étais levée encore plus tôt que d’habitude aujourd’hui. Parce que c’était le jour J. Celui dont on nous parlait depuis notre naissance. Le Test d’Aptitude. J’avais eu un peu de mal à dormir et mon corps me le faisait savoir. J’avais laissé échapper deux ou trois bâillements qui n’avaient pas échappé à l’œil réprobateur de mon père. « Je m’excuse pour comportement. J’ai eu du mal à m’endormir. » Mon père acquiesça sans rien ajouter d’autres. Pas de mots compatissants, pas de questions sur le pourquoi du comment. C’était inutile. Savoir que j’avais frôlé l’insomnie n’était pas digne d’un quelconque intérêt pour mon scientifique de père et puis, de toute manière, il avait conscience que c’était le Test d’Aptitude qui avait eu cet effet indésirable sur moi. Rien d’autres. Pourtant, je n’étais pas stressée. Je n’avais aucune raison de l’être. Je savais d’avance quelle serait le résultat de mon test. Comme je l’avais dit à Calleigh, seule les Érudits me correspondaient. C’était mon unique place. Je ne voyais pas ma vie ailleurs. Les minutes défilèrent et je me préparai après avoir fini mon déjeuner. Dans la file des Érudits, je vis ma meilleure amie et me plaça à ses côtés, un sourire aux lèvres. « Prête pour le grand jour ? Je suis surexcitée et ce n’est que le Test. Je n’ose même pas imaginer comment je serais quand ce sera la Cérémonie du Choix. » J’étais tellement absorbée dans ma discussion avec Calleigh que je ne vis pas tout de suite qu’on m’attendait. Je fis un petit signe à Callie et m’en allait, confiante. C’était une Altruiste qui me fit boire le produit. Je fus plongée dans une simulation et réagit instinctivement à chaque obstacle. Quand je me réveillai, la jeune femme en noir et blanc attendit quelques secondes avant de prononcer ce nom qui sonnait délicieusement à mes oreilles. « Tu es prédestinée aux Érudits. » Quand je sortis du bâtiment, j’essayai d’apercevoir Calleigh mais… aucune trace. Je haussai les épaules avant de partir jusqu’à chez moi. Je la verrais à la Cérémonie dans quelques jours au pire.

J’avais été conviée à une soirée pour fêter le passage du Test d’Aptitude et patienter jusqu’à la Cérémonie du Choix. C’était un moyen comme un autre de passer du temps entre Érudits. On avait tous conscience que certains d’entre nous allaient changer de faction selon les résultats du Test de chacun. C’était comme ça. C’était une sorte de tradition. Les transferts existaient depuis que la Cérémonie du Choix avait été instaurée. C’était toujours un moment de déchirement muet familial mais ça s’arrêtait là. Dans tous les cas, chez moi, il n’y aurait pas ce problème. Je resterai une Érudite à jamais. Je m’installai sur un canapé essayant d’apercevoir Callie qui était portée disparue depuis le Test. Dire que ça ne m’inquiétais pas serait mentir. J’avais beau être une Érudite et par conséquent, avoir une compassion limitée par rapport à d’autres selon les stéréotypes, n’empêche que j’angoissais quelques peu. Evidemment, tout ceci, je le cachais derrière un habile sourire et fit preuve de ma joie habituelle quand on s’adressait à moi. Le temps défilait sous une ambiance agréable. C’était vraiment sympa. Je vis Atomas s’installer à mes côtés à mon plus grand étonnement. D’aussi loin que je me souvienne, petits, on se retrouvait parfois sur la même table ou dans la même pièce… et pourtant, on ne s’était jamais adressé la parole. Alors, oui, sa conduite m’intriguait. Il y avait assez de places libres. Je secouai discrètement la tête et puis, il m’embrassa d’un seul coup, sans crier gare. Comme ça. Mon cerveau s’était momentanément déconnecté. Seul mon instinct restait éveillé et me poussa à lui rendre son baiser. Quelques secondes perdues dans le temps. Et puis, tout redevint comme avant. Le même comportement indifférent à mon égard le gagna pour tout le reste de la soirée comme si ce baiser n’avait jamais existé. Pourtant, j’étais persuadé que non. En tout cas, pour moi, ce souvenir était gravé à jamais dans mon cœur, tout comme la sensation que ce dernier s’était emballé quand les lèvres d’Atomas avaient touché les miennes.

La Cérémonie du Choix. Elle était arrivée. J’aperçu Calleigh dans la foule à mon grand soulagement mais, il y avait trop de monde pour que je la rejoigne. Mes parents parlaient avec des collègues de travail. Je les entendais dire que pour eux, ça ne faisait aucun doute que je serai toujours en bleu à la fin de la cérémonie. Ils n’avaient pas tort. Mon regard vagabonda un peu partout avant de se poser sur Atomas et je portais mes doigts à mes lèvres instinctivement. Je me demandais s’il allait rester avec nous. J’espérai que oui. Je pourrais apprendre à le connaître comme ça. Mieux vaut tard que jamais. La foule se mit à bouger et bientôt, je pris place aux côtés de mes parents sur l’estrade. Les noms furent appelés un par un jusqu’à « Dranair Ashley ». Je me levai jusqu’à l’estrade, pris le couteau posé sur la table. Sans surprise, mon sang se versa dans le bol remplie d’eau. « Érudits ! » et je repartis à ma place sous les applaudissements. Je pus voir à loisir les yeux remplis de fierté de mes parents. Je les avais déçues quelques fois mais, c’était terminé maintenant. J’étais heureuse. Calleigh passa dans les derniers noms. Je lui adressai un petit sourire encourageant auquel elle ne répondit pas. Tout se passa au ralenti. Je vis mon amie se couper. Jusqu’ici rien d’anormal… Ce n’est que quand les gouttes de son sang tombèrent sur des galets et non sur l’eau que je ne compris plus rien. N’étions-nous pas censés être inséparables ? Pourquoi allait elle chez les Altruistes ? Je n’avais jamais décelé un quelconque lien avec eux depuis que je la connaissais et dix-huit, c’était plus long. J’entendis les applaudissements des Altruistes au loin alors que des murmures secouaient l’assistance bleu. Je ne rêvais pas… Elle semblait fuir mon regard. Qu’est ce qui s’était passé à son Test ? J’avais beau adorer les mystères. Je crois que je me serai bien passé de cette énigme… En sortant de la salle avec les autres Erudits, je suivis en même temps les audacieux des yeux, distinguant la tenue bleue d'Atomas parmi la masse noire.

Climatologie, mon amour - J’avais réussi mon test d’initiation avec brio. J’avais fini en seconde position. Je n’en voulais pas le moins du monde à la personne qui avait fini premier. Bon, certes, j’aurais aimé être en haut du podium mais, j’acceptai la défaite. J’avais décidé de me diriger vers un master de climatologie. J’étais tellement passionnée par ça que je ne me voyais pas faire autre chose. Je laisse la médecine et tous les autres domaines de la science à d’autres. J’avais trouvé ma voie depuis longtemps. Et puis, comme je l’avais supposé, les cours étaient passionnants. Je m’épanouissais pleinement dans cette branche qui m’avait tant fait rêver. J’avais quitté mes parents pour voler de mes propres ailes. Je m’étais éloigné de ce climat vraiment trop froid pour m’installer dans un appartement avec trois autres étudiants. Ils n’étaient pas rares de nous voir débattre jusqu’à des heures impossibles sur des sujets qui pourrait sembler complexe pour le commun des mortels. Pas pour nous. « Nous somme l’élite, après tout. Normal que nos conversations soient d’un niveau plus élevé que celles des autres factions. Il ne manquerait plus qu’on soit aussi ennuyeux que les Altruistes, ce serait un véritable cauchemar. » Je regardai Milo avant de sourire de façon forcé. Son côté élitiste me dérangeait un peu, tout comme sa manière de traîner toutes les autres factions dans la boue. Pourtant, ce n’était pas sa façon de parler qui me rendait mal à l’aise. Non, c’était plutôt le fait que je savais que la majorité des Érudits avait exactement la même opinion que lui à ce sujet. Maintenant, il était difficile de nier qu’on était effectivement plus intelligent que la moyenne mais, ce n’était pas la peine de clamer sur tous les toits ce genre de choses. Mes pensées vagabondèrent sur Calleigh et mes yeux se voilèrent. Elle était une Altruiste maintenant. Une érudite devenue altruiste. Combien de gens de ma promotion se moqueraient d’elle en sachant cela ? Beaucoup trop, j’en étais persuadée. Enfin, c’était son choix qu’elle avait fait sans m’en toucher un mot, sans me prévenir d’une quelconque manière comme si je n’existais déjà plus pour elle, une fois le Test d’Aptitude terminée.

« Qu’est-ce que tu nous prépares, Ashley ? Depuis des jours, tu sembles plancher sur un projet hyper secret et dès qu’on en parle, on dirait que tu t’apprêtes à changer la face de l’univers. Ton expression parle pour toi. Après, ce n’est pas un reproche. L’innovation, c’est notre raison d’être à nous les érudits. Je suis bien en train de travailler sur un projet de sérum à en devenir insomniaque. » Je levai les yeux vers Marla avant de sourire énigmatiquement. Je n’avais prévu de rien dire alors elle n’aurait que le silence en guise de réponse. J’avais étudié jusqu’à très tard dans la nuit des archives sur les différents phénomènes climatique de l’ancienne époque et une fascination pour les tornades était née en moi. Alors, j’avais commencé à écrire toute une simulation sur une application permettant de créer ce genre de phénomènes dans la Ville. Bien entendu, je me rends bien compte que c’est très dangereux alors, j’avais fini par faire disparaître les preuves de cette entreprise insensée de mon HoloPad. Et j’avais fini par avoir une idée d’un autre projet. C’était sûrement celui-là dont me parlait Marla. Je rêvais de recouvrir la Ville d’un tapis blanc, de faire tomber la neige. Ça semblait magnifique. C’était nettement moins dangereux et un jour, j’y arriverai sûrement. Depuis une bonne semaine, je travaillais là-dessus, essayant de faire le moins de bruit possibles mais, visiblement, les oreilles de mes colocataires étaient hypersensibles. « Et ton sérum, il est destiné à quoi ? » Je savais parfaitement que je n’aurais aucun indice sur le sujet mais, c’était histoire de changer de sujet. Les Érudits adoraient parler de leurs travaux. Je ne faisais pas exception à la règle. Marla non plus. Surtout pas Marla. C’était une transfert Sincère qui s’en était sorti avec un score honorable à l’initiation. J’aimais beaucoup parler avec la jeune femme. Sa vision des choses était différente. Je me sentais en phase avec elle. On était toutes les deux un peu hors-norme chez les Érudits. « Je te tiendrai au courant de l’avancée de mes travaux le jour où tu me diras ce que tu manigances. » Avec un sourire entendu, elle quitta l’appartement pour rejoindre la bibliothèque.

Conflit intérieur - Je regardais les gouttes d’eau tomber sur la Ville avec fascination. Dehors, les gens n’étaient sûrement pas ravis de la météo mais, ce n’était pas si grave. Quelques personnes m’avaient fait la morale sur ma manière de décider de la pluie et du beau temps sur un simple coup de tête. Pourtant, ça n’avait pas entaché ma bonne humeur. On avait tous des plaisirs cachés, des petits secrets même chez les Sincères alors qu’on me laisse en paix. Je ne venais pas les embêter sur leurs ambitions dévorantes quand j’entendais des Erudits parler de politique et de leurs envies flagrantes de prendre la place des Altruistes. Je m’occupais de mes affaires alors qu’ils aient l’indulgence de faire la même chose de leurs côtés. La colère montait en moi à mesure que je repensais à tout ça mais, heureusement, il suffisait que je jette un coup d’œil à la fenêtre pour que mes émotions négatives s’évaporent. C’était encore mieux que le sérum de Tranquillité des Fraternels. Je n’avais pas besoin qu’on me drogue pour me sentir bien. Je trouvais ça un peu malsain d’ailleurs. Contrôler l’humeur des gens via un sérum, c’était étrange non ? Enfin, je me prenais surement la tête pour rien. Personne ne semblait avoir des problèmes d’éthique avec cette histoire et puis, je me gardais bien d’exprimer mon avis dans tous les cas. Je ne tenais pas à pousser à la révolte quiconque. On avait déjà assez de problèmes avec les Sans-factions comme ça. Inutile d’en rajouter une couche. Je secouai la tête de droite à gauche et continua ma contemplation des gouttelettes afin d’enfouir toutes mes pensées bien profondément.

« Anja ! Comment vas-tu ? » Je rattrapai la brunette que j’avais interpellé dans le couloir. Une érudite passionnée par l’histoire de cinq ans ma cadette. Je l’avais tout de suite pris sous mon aile même si nous n’avions pas les mêmes centres d’intérêts, hormis un goût prononcé pour le savoir évidemment. Quand elle était arrivée chez les Érudits, ça avait été un peu compliqué entre nous. J’avais senti une certaine gêne, une incompréhension par rapport à mon comportement. Je ne lui en voulais pas pour ça. Je savais parfaitement que j’étais une personne assez atypique dans ma faction. Très intelligente certes mais, avec une personnalité bien à moi. Au fil du temps, elle avait fini par comprendre que ce n’était pas un rôle que je jouais, que c’était vraiment ma personnalité et moi, j’avais appris à respecter ses nombreux silences au lieu d’essayer de  la faire parler de tout et n’importe quoi. J’avais compris que la jeune femme n’était pas une adepte des bavardages inutiles. Je n’avais pas renoncé à la faire sortir de sa coquille mais, je m’y prenais autrement. « J’ai remarqué que tu ne semblais pas très bien ces derniers temps… Tu ne regrettes pas ton choix d’être venue ici, au moins ? » Après tout, ça devait être un grand sacrifice de quitter sa faction d’origine, de rompre tous ses liens pour apprendre à vivre en harmonie avec des inconnus… et ça, même si je ne le vivrais  jamais, je pouvais aisément le comprendre. Un soupir discret s’échappa de mes lèvres alors que mon interlocutrice déviait sur un tout autre sujet comme si… elle ne voulait surtout pas me dévoiler ses problèmes, comme si il n’avait pas la moindre importance. J’aurais tellement voulue qu’elle me fasse vraiment confiance. Je n’avais pas prévu de la dénoncer qu’importe ce qu’elle m’annoncerait. Avec le temps, peut-être qu’Anja franchirait un autre pas. Il me fallait juste plus de patience.

Ces derniers temps, j’étais perdue. Totalement même. Je n’en revenais toujours pas du dernier tour de force de notre leader. Son absence à la Cérémonie du Choix avait tellement été décriée. J’avais l’impression d’avoir à faire à un raz-de-marée de protestations. Ce n’était pas comme ça qu’on allait avoir une meilleure réputation aux yeux du reste de la population. J’avais beau me retourner le cerveau dans tous les sens, je ne comprenais pas pourquoi elle avait fait ça. Après, je ne la connaissais pas personnellement. Loin de là mais, j’estimais qu’en tant que leader, Penrose avait une attitude à tenir or, elle semblait l’avoir oubliée. Le temps était radieux, aujourd’hui et je fermai les yeux un instant. Et puis, cet évènement inattendu n’était pas le seul responsable de mon état de désarroi. Un ancien souvenir revenait en force me hanter dans mes songes. Un visage connu. Atomas, ancien Érudit devenu Audacieux. L’envie de le revoir par hasard se faisait étrangement présente depuis quelques temps. Ce n’était qu’une idée qui disparaissait aussi vite qu’elle apparaissait mais assez pour me déstabiliser. Il était vrai que depuis cette histoire, je n’avais pas cherché à me caser à tout prix. L’amour était à mille lieux de mes préoccupations à vrai dire. En même temps, je ne me voyais pas finir ma vie tout seule mais, aucun érudit ne semblait avoir assez d’intérêt à mes yeux pour dépasser le cadre amical ou même professionnel. Sauf qu’il était Audacieux, j’étais Érudite. En somme, le revoir m’était formellement interdit. Si ça venait à se savoir, je savais d’avance que je risquais énormément…

« Hum... Bien. La Cérémonie du Choix est finie, ta place à l'issue de l'Initiation te permettra de continuer ta vie dans notre faction. Il y a beaucoup de choses qui restent à faire. Tu as choisi les Érudits et afin de t'intégrer au mieux parmi nous, tu vas devoir redoubler d'efforts. Nous n'acceptons pas la médiocrité, aussi je t'encourage à repousser tes limites afin de devenir un pilier de notre communauté. Ton engagement sera apprécié et récompensé. Et n'oublie jamais : Il n'y a rien que le savoir ne puisse conquérir. »

Ta fiche remplit l'ensemble de nos critères ! Tu es donc maintenant un membre à part entière de Prism of Obedience et de ta faction ! Mais ce n'est pas encore la fin du chemin pour toi.

Afin d'être tout à fait prêt pour commencer ton aventure tu peux commencer par faire recenser ton avatar puis ouvrir une fiche de lien qui te permettra de développer la vie sociale de ton personnage, ainsi qu'un topic à RP qui organisera la vie rpgique de ton personnage. Enfin et pour aider tes administrateurs dévoués tu pourras compléter les registres sur les métiers ainsi que celui des initiés et enfin, si tu es concerné tu peux signaler ta divergence.

Bon jeu parmi nous !