Ma vie n'a jamais été rose. Du moins, je n'en ai pas l'impression. Jalousie, frustration, tristesse, voici les sentiments qui, selon moi, m'ont toujours habité depuis ma plus tendre enfance et pour cause. J'avais un caractère peu aisé qui faisait que les regards baissés et l'oubli de soi n'étaient pas choses faciles pour moi et pourtant. J'étais née altruiste. Enfant, je parcourais notre quartier observant les adultes, ombres de l'humanité marchant silencieusement, le regard bas, comme s'ils cherchaient à disparaître, à ne plus être. Je n'ai jamais aimé cela, j'ai toujours eu cette impression que l'on m'empêchait de vivre et pour cela j'étais égoïste et je le savais. L'enfance est un âge difficile, car nul n'est plus cruel qu'un enfant et parfois leurs mots peuvent blesser bien plus profondément que n'importe quel coup de lame. Nous allions tous à l'école de la ville, la grande ville qui nous protégeait tous. En ce lieu, il n'y avait pas réellement de faction, puisque chaque enfant, qu'importe son origine, devait s'y présenter pour apprendre les bases de toute vie, l'écriture, la lecture, le calcul, l'histoire. Et pourtant, qui observait la salle de classe le voyait tout de suite, chaque faction restait ensemble. Il ne serait pas venu à l'idée de quiconque de commencer à se mélanger et puis vous imaginez un peu une discussion entre les audacieux et les altruistes, les sincères et les fraternels. Nous aurions eu des bagarres à n'en plus finir, il fallait donc bien rester à sa place, bétail que nous étions. Certes, mes pensées étaient dures, mais j'en voulais à la vie de m'avoir fait naître dans ma faction. Bien évidemment j'aimais profondément mes parents, mais toutes ces règles, tous ces principes. Je ne comprenais pas pourquoi je devais porter ces horribles robes grises informes qui ressemblaient plus à un immense sac avec trois trous pour les bras et la tête, tandis que je voyais des fillettes dans leurs belles tenues blanches ou avec de magnifiques jupes à volant orangé rappelant le coucher du soleil. Ma mère me disait que j'étais vaniteuse de vouloir de plus beaux vêtements quand les sans factions n'avais rien, que je devais être heureuse de ma place et jouir des petits bonheurs quotidiens plutôt que courir après le rêve d'une vie différente. Sentait-elle en cette heure, qu'un jour prochain, je quitterai notre faction pour une autre ? Tentait-elle déjà de me faire changer d'avis pour me garder auprès d'elle ? Qui sait. Mon père et moi n'avions que peu d'interaction, il était toujours trop occupé à aider autrui, à faire en sorte que les autres soient heureux et en sécurité pour penser même à sa propre fille, où devrais-je dire, ses propres filles. Effectivement, j'ai une sœur de deux ans ma cadette et il me semble que nous sommes aussi différentes que la lune et le soleil. Elle ne semble jamais se poser de questions, se conformant aux exigences de nos parents, allant même jusqu'à donner son seul jouet à une enfant sans faction. Ma mère l'adorait, tandis que je me sentais comme une intruse dans notre propre famille. Mais cela pouvait toujours changer si je le voulais non ? 


Les années passèrent. D'enfant frêle aux jambes tels des bâtons de bois, je devins jeune fille et tentais par tous les moyens d'aider mes parents, de les rendre fiers de moi. Je nourrissais les sans factions comme je le pouvais, bien que certains, plus répugnants que les autres, me dégoûtaient. Je les voyais ainsi dans le caniveau, attendant simplement qu'on leur offre la charité, sans tenter ne serait-ce qu'une simple chose pour s'en sortir. De temps à autre, ils nous contaient leur histoire et je les trouvais si pathétiques. Un érudit qui s'était voulu audacieux et avait échoué, une fraternelle qui s'était voulue sincère et n'avait su dire la vérité vraie. La vérité était pourtant simple, ils étaient des ratés, ils se prenaient pour mieux qu'ils étaient et auraient bien mieux fait de rester dans leur faction d'origine.  Ne venaient pas à croire que j'étais sans cœur, bien des personnes avaient ma compassion, notamment les enfants qui n'avaient pas demandé à naître ainsi sans faction, à vivre dans la rue comme de pauvres mendiants, mais pour ceux qui n'avaient rien de plus que de l'orgueil et se trouvaient en cette position, je leur disais bien fait. Duplicité ? Oui, je l'avoue. Je ne serai jamais réellement une altruiste et en ce sens, j'avais une certaine peur des sans factions, de rejoindre une caste qui ne m'est pas destinée et finie dans ces rues à attendre la charité de mes anciens compagnons pour survivre. Mais il me faudrait tenter la chose. 


L'année de mes dix-huit ans vint ainsi bien plus rapidement que je n'aurais pu le penser et les tests d'aptitude annuelle allaient commencer d'ici quelques jours. Autant vous le dire, la peur me serrait l'estomac à m'en donner la nausée. Que révéleraient donc ces tests ? Me verrait-il altruiste ? En ce cas, que faire? Accepter ma destinée ou me battre en une faction où je me verrai plus chanceuse ? Je n'aurai qu'une journée pour décider et mon destin serait scellé. Le grand jour arriva ainsi, ce jour où tous les enfants de dix-huit ans du lycée étaient rassemblés dans le réfectoire afin de passer leurs tests. Combienresteraient-ils dans leurs factions ?  Combien seraient transférés et surtout, combien accepteraient de quitter leurs familles pour devenir des coincés ? Ces questions m'occupaient l'esprit pour le temps que dura notre attente avant que l'on vienne nous faire un cours d'histoire des factions, servant ainsi de dernier cours où nous parlions des factions, du test d'aptitude, de la cérémonie. Bien sûr, nous savions tous cela, mais un dernier rappel n'était pas sans intérêt. Cela fait, on nous appela par groupes de dix, l'ordre alphabétique primant, nous devions suivre un couloir et passer aux mains d'une personne d'un groupe différent pour ce test. Je rencontrais ainsi Fauna, une fraternelle à la longue chevelure rousse qui mesourit d'un air empli de chaleur.  Elle m'installa confortablement et m'expliqua ce qui allait se produire par la suite. Je n'osais lui dire que je savais déjà tout cela et que je n'avais qu'une hâte que cela soit fait, mais je patientais poliment, comme toute altruiste l'aurait fait. Son explication terminée, je laissais l'aiguille s'enfoncer dans ma chair et le psychotrope faire effet, m'emmenant dans un lieu semblable à celui-ci. Le test me sembla étrange et perturbant, comme si j'étais dans une situation totalement inappropriée et pourtant, je devais faire front. Il me semblait ainsi que sa durée était d' une vingtaine de minutes. Quand je m'éveillais en sursaut, le visage de Fauna se trouvait au-dessus du mien, un large sourire sur les lèvres.  Elle me rassura, m'indiquant que le test était désormais fini. Curieuse de mon résultat, je la pressais au possible pour qu'elle me le donne et le fit finalement. Sincères. Mon cœur sembla en cet instant s'envoler. Selon elle, il n'y avait pas plus d'un enfant sur dix qui avait les aptitudes d'une faction autre que la sienne, mais que le choix était malgré le mien. Pourtant, je ne retenais que ces mots, sincères. La remerciant de ses bons conseils, je quittais la pièce, rejoignant la foule de ceux qui avaient passé le test, tous plus ou moins souriants, plus ou moins heureux, attendant que nous soyons tous passés pour avoir un dernier entretien collectif, sur la connaissance de nous-mêmes, mais également le choix personnel. Que ce résultat ne nous enfermait pas dans une décision et que nous étions libres de faire un choix autre, mais devrions, en ce cas, en assumer les conséquences. 


Le retour à la maison me sembla rapide après cela, tant je me sentais légère et pourtant, la porte à peine passée, un poids m'écrasait. Si je quittais cette faction comme j'en avais toujours rêvé, je ne reverrais ni ma mère, ni ma sœur. Nous serions à jamais séparés et ne pourrions que rarement nous croiser. Certes, les visites ne sont pas interdites, mais ils sont bien peu à avoir l'audace de visiter leurs enfants transférés. Trop de rancune certainement ou de tristesse. La soirée se passa dans un silence quasi total. On me demanda si le test s'était bien passé et si j'avais déjà fait mon choix. Puis l'on me dit de penser à ma sœur, à la famille. Il était vrai que ce serait une nouvelle aventure, je serai seule certes, mais entourée par une nouvelle faction, de nouveaux amis. Je pourrai toujours leur rendre visite de temps à autre, ce n'était pas interdit. Et pourtant, je craignais en cet instant mon départ. La nuit fut longue. Je ne dormais que bien peu et attendais le matin avec impatience. Lorsque les premières lueurs de l'aube se levèrent, je quittais mon lit, préparant le petit déjeuner pour la famille, une bouilli faite d'un peu de lait et de céréales. Chacun se leva après moi, surpris de me voir debout et compréhensif du dilemme qui m'oppressait. Mais la cérémonie était pour bientôt et il nous fallait nous préparer. Comme chaque jour, je fis confiance à ma mère pour mon apparence et ma coiffure, je ne pouvais me voir dans le miroir qu'une fois par trimestre et ce jour était déjà passé.  Cela fait, j'embrassais chaque membre de ma famille, ce qui dû leur mettre la puce à l'oreille, mais ils n'en dirent rien. Nous nous sommes ainsi contentés de faire le chemin en silence avec le reste de la faction faisant son choix aujourd'hui. Chaque parent voulait être là, comme si leur présence pourrait empêcher leurs enfants de quitter le nid familial, mais ce n'était jamais le cas. 


Installés dans l'immense salle, nous écoutions cette magnifique femme, laleader sincère, nous compter notre histoire et l'importance des factions. Elle nous rappelait une fois de plus que ce choix était à vie, puis, cela fait,appelaient les jeunes initiés un à un dans le sens inverse de l'alphabet. Mon nom de famille étant en tout début de celui-ci, j'observais avec attention. Il y avait quelques transferts, mais pas tant que cela. Je notais un fraternel qui nous rejoint, une érudite qui se voulait audacieuse, suivie par deux sincères qui se voyait porter le noir. Un altruiste rejoint les fraternels puis on m'appela. Je jetais un regard à ma famille, suivi d'un léger sourire réconfortant avant de m'avancer calmement jusqu'au centre de la pièce, prenant le couteau en main pour m'en entailler la paume, observant les cinq bols face à moi.  charbon brûlant des audacieux, les pierres douces des altruistes, l'eau des Érudits, la terre des Fraternels et le verre des Sincères. Je pris une seconde pour réfléchir à mon choix, avant d'avancer la main vers ce dernier, laissant ainsi tomber une goutte de mon sang sur le verre, me joignant ainsi à ma nouvelle faction. J'entendis en l'instant le sanglot de ma mère, mais ne pouvais me résoudre à la regarder. Je prenais plutôt un de ces sparadraps et rejoignais la faction qui m'acclamait. J'espérais maintenant, avoir fait le bon choix.

« Nous y voilà. Bienvenue chez les Sincères, je suppose. Tu as fait le meilleur choix, ce qui montre que tu n'es pas totalement idiot. Ton honnêteté envers la communauté et envers toi même a fait de toi un membre de notre faction. D'entre tous je suis la plus franche, j'espère que tu ne nous décevras pas. Ton choix est noble car il est le reflet de ta véritable nature. Comme nous le disons : La vérité n'est ni éphémère ni une question de point de vue. »

Ta fiche remplit l'ensemble de nos critères ! Tu es donc maintenant un membre à part entière de Prism of Obedience et de ta faction ! Mais ce n'est pas encore la fin du chemin pour toi.

Afin d'être tout à fait prêt pour commencer ton aventure tu peux commencer par faire recenser ton avatar puis ouvrir une fiche de lien qui te permettra de développer la vie sociale de ton personnage, ainsi qu'un topic à RP qui organisera la vie rpgique de ton personnage. Enfin et pour aider tes administrateurs dévoués tu pourras compléter les registres sur les métiers ainsi que celui des initiés et enfin, si tu es concerné tu peux signaler ta divergence.

Bon jeu parmi nous !