L’enfance est une période déterminante dans la vie d’un individu. On se lie à ses parents, on apprend, on découvre et on vit des nouvelles expériences tous les jours. Le premier-né était mon frère Jeremy, ensuite c’était moi. J’imagine que c’est instinctif de se lier plus rapidement au premier jumeau né, puisqu’il était au fond l’enfant désiré. Mes parents auraient pu me donner en adoption, mais je les comprends aujourd’hui de ne pas nous avoir séparés. On ne sépare pas des jumeaux identiques. Mes parents n’étaient ni riche ni pauvre, mais s’occuper de deux enfants simultanément leur avait rendu la vie difficile pendant les premières années de nos vie, à Jeremy et moi.

Jusqu’à nos dix ans, Jeremy et moi étions inséparable. Je connaissais tout de lui, lui tout de moi. Ensuite, j’ai commencé à remarquer que mon frère avait plus de facilité à parler aux autres enfants et que j’étais toujours celui plus à l’écart. J’étais son ombre et rien de cela ne me plaisait. Bien sûr, je n’avais jamais aimé être le centre d’attention et d’être entouré de beaucoup d’amis, car plus j’essayais de me lier d’amitié, plus je préférais passer du temps seul. En classe, je n’étais pas mauvais : j’avais un bon rendement scolaire, mais je n’aimais pas vraiment apprendre d’une autre méthode que la mienne. Mon petit frère Jordan est né lorsque de cette période également. Mes parents voulaient avoir une fille, mais ce n’est pas ce qui est arrivé. Malgré tout, l’arrivé d’un nouveau membre dans la famille apporta un peu de bonheur à tous, même à moi. Ça remplissait de fierté, d’avoir à être le grand frère, pour une fois. J’aimais m’occuper des autres, en fin de compte.

Mes crises de colères les plus marquantes commencèrent vers l’âge de 12 ans. J’étais incontrôlable et le seul fait qu’un adulte tente de me calmer me rendait encore plus énervé. Mes parents m’ont fait consulter un spécialiste pour que j’apprenne à gérer ma colère autrement, mais je refusais d’assister à mes séances. Mes parents, désespérés, ne faisaient plus qu’espérer que mes crises s’atténuent avec le temps. Ils avaient essayé les médicaments, mais je n’aimais pas le goût de ces comprimés affreux ni de leur effets sur mon humeur, ma perception des choses. C’était comme si je n’avais pas le contrôle sur mes pensées ni sur mes actes. Voyant mon malaise avec cela, mes parents avaient alors jugé plus prudent pour tous que je devais arrêter ces médicaments.

Vers mes 15 ans, j’ai rencontré Kaine. Il vivait dans la même faction que moi et on s’entendait merveilleusement bien. Il est rapidement devenu mon meilleur ami et j’étais très heureux. Mes parents étaient content pour moi, parce qu’ils pouvaient finalement déceler une once de bonheur. J’avais beaucoup moins de crises, puisque je passais la plupart de mon temps avec Kaine. J’avais peur de l’emmener à la maison pour qu’il rencontre mes parents et mon frère. Jeremy devint intéressé par mon meilleur ami et ils commencèrent à faire des activités ensemble, sans moi. J’étais en colère et triste à la fois. Mon frère n’avait pas le droit de me faire ça, lui qui avait déjà beaucoup d’amis. Je ne voulais plus voir personne et refusa de parler à mes parents de mes sentiments. Je méprisais Jeremy. À mes 16 ans, je m’étais résolu à changer de faction. Je n’aurais plus mon frère et je pourrais recommencer tout à zéro. Une nouvelle vie et des nouvelles connaissances m’attendaient, après mes 18 ans.

À mon anniversaire de 17 ans, un an avant le test, mes parents m’ont confronté et mon jumeau aussi. Ils en avaient assez de mon attitude rebelle et colérique, alors ils avaient jugé bon de faire une… « intervention. » J’avais ri, au début, mal à l’aise. Puis, j’avais constaté qu’ils ne me laisseraient pas partir sans avoir eu une bonne discussion sérieuse. Mes parents étaient nés dans cette faction, leurs parents aussi. Personne ne pouvait leur mentir. Je me souviens avoir pensé qu’ils étaient très imposants. Mon frère s’était assis et me regardait d’un œil méfiant. Dans ma vie, jamais on avait réussi à me faire sentir aussi mal que pendant ce moment. Mon petit frère s’étaient joint à nous et tous m’avaient expliqués qu’ils voulaient passer du temps comme une vraie famille. Je n’avais plus envie de mener une vie comme celle-là. Détester mon frère, mes parents… ce n’était pas une vie. Ils parlaient d’avenir, de choix importants. Je ne voulais pas me retrouver seul. J’avais donc décidé de pardonner à mon frère d’être la personne si charmante qu’il était : ce n’était pas sa faute, nous avions des personnalités différentes. Après cette bonne conversation, je m’étais enfermé dans ma chambre et j’avais pleuré. Ils se souciaient enfin de moi et c’était tout ce que je demandais, en fait. Il m’avait seulement fallu plusieurs années avant de comprendre qu’ils m’acceptaient tels que j’étais et que c’était moi, au final, qui les repoussaient.

C’est le jour décisif. Suite au Test, j’ai appris que ma faction idéale était celle que j’avais toujours connue : Sincère. On prononça mon nom, brisant le silence qui s’était installé. Je paniquai un instant et me leva. Alors que je m’approchais du leader désigné, je fixais les cinq bols. C’était probablement le moment le plus effrayant de mon existence. Tremblant comme une feuille, j’ai pris le couteau d’une main tremblotante. Je croyais que j’allais m’évanouir. Je fixais les charbons ardents du bol des Audacieux, puis me fit une entaille dans la paume de la main. Je regardai le bol des Érudits et fit une grimace. Certainement pas. Mon regard se posa sur celui des Sincères et levai la main. Une goutte de sang tomba et j’entendis les applaudissements de ma faction. Il n’était plus possible maintenant de faire marche arrière.

Le nom suivant à être appelé, c’était mon frère. Je m’assis à côté de mes parents qui étaient très fiers de moi, alors que Jeremy avançait avec assurance vers le leader. Je crois que je n’avais jamais pensé à ce que mon frère change de faction. Alors, j’étais stupéfait lorsque j’ai entendu une voix crier : Fraternels! Ma mère fondit en larmes et je restai stupéfait. Mon regard croisa celui de Jeremy. J’étais triste, car je n’avais eu qu’un an pour apprécier nos derniers moments ensemble. J’étais très curieux de savoir ce que son Test d’Aptitude avait pu lui révéler, car j’étais convaincu qu’il allait rester avec notre faction d’origine. Avant le test, il m’avait dit qu’il avait peur du résultat du test. Je lui avais dit que ça n’importait pas et que ça allait lui donner la faction sincère, comme à peu près tout le monde. Sauf qu’il avait décidé de laisser sa famille tomber. Ma mère était dévastée et mon père… c’était inexplicable. Je ne l’avais jamais vu ainsi. Quant à moi, je réalisai que je lui en voulais terriblement. Je me sentais, à nouveau, abandonné.

L’initiation était une torture. Je savais que beaucoup de secrets allaient être dévoilés sur moi. La première étape était facile pour moi : déchiffrer les mensonges avait toujours été naturel chez moi. Par contre, la deuxième étape avait été affreuse. Il fallait que j’arrive à gérer mes émotions, principalement ma colère, ainsi que mon mauvais comportement. Mon amélioration m’avait valu beaucoup de points dans mon apprentissage, même si j’avais donné du fil à retordre à mes instructeurs. J’avais changé, puisque j’essayais d’exprimer ma colère et mon mécontentement autrement, soit avec de la course, des haltères ou bien du yoga. Je m’étais installé une routine pour devenir plus calme et ça fonctionnait plutôt bien. Par contre, contenir les émotions ne les supprimait pas nécessairement. Je n’étais pas sans failles.

Pour réussir mon Test Final, je devais subir le sérum de vérité. Dans l’ensemble de mon initiation, j’avais appris à devenir plus honnête. Je croyais alors que ça allait être équivalent à mon entrainement. Il me semblait ne plus avoir grand choses à cacher, maintenant. Je m’étais trompé. Toutes les pensées et réflexion abominables que j’ai déjà pu avoir sur mes parents et Jeremy, même lorsque j’étais en initiation, tout est sorti lorsqu’ils commencèrent à poser les questions. Je n’arrivais pas à contrôler ce que je disais, seulement de la façon dont j’allais le dire. Je me suis surpris à penser que j’étais un être ignoble d’avoir pensé tout cela. J’ai avoué que j’en voulais terriblement à mes parents de s’être comporté de la sorte avec moi, durant mon adolescence. Je n’avais jamais voulu voir un spécialiste, car c’était honteux. Je disais tout, tout et tout, sous le regard consterné de ma mère et mon père. Plus le temps avançait, plus je devenais nerveux. On me parla de mon frère et comment je me sentais par rapport à lui. Ils fouillaient dans les recoins les plus sombres de mon esprit. Mon pouls s’accélérait et je sentais une pointe de jalousie au fond de mon estomac. Ils me demandèrent quelles avaient été les pires pensées que j’avais eues pour mon frère. Je répondis, lentement, sans être capable de m’arrêter.

« Je sais que nous n’avons passé le plus clair de notre adolescence à se disputer, mais il aurait pu faire des efforts. Je l’ai méprisé, détesté. J’ai toujours eu du mal à croire que je pouvais être son frère. Nous nous sommes rattrapés pendant la dernière année. J’arrivais à le tolérer, parce qu’il voulait passer plus de temps avec moi… mais je ne me suis jamais senti à l’aise avec mon propre frère. »

Je pris une grande inspiration. Le leader Sincère, Anthea Blake, me regardait droit dans les yeux et je sentis mon cœur arrêter de battre. Elle était très belle et intimidante. Je détournai le regard, alors que ma bouche s’activait au fur et à mesure que je pensais aux questions qu’ils me posaient sur mon frère.

« Nous parlions souvent de ce que l’avenir nous réservait. Il avait peur de ne pas se sentir à sa place avec les Sincères. Il avait peur du résultat du test, pourtant… ce n’était pas son genre d’avoir peur, mais le mien !» Je fis un sourire bête et je sentis mes mains devenir trempées de sueur. J’avais l’impression de faire un monologue interminable. « Il était intelligent et avait un cœur d’or. Il avait aussi un courage immense. Je connais Jeremy et j’ai vu qu’il était très nerveux après le test. Je ne suspectais rien, à ce moment-là. C’est après que j’ai compris… »

« Compris quoi, M. Ackermann? »

« Qu’il n’était pas comme nous. Enfin, je crois. »

« Veuillez justifier vos propos, s’il-vous-plaît. »

« Je sais que nous n’avons pas été proches pendant notre adolescence, mais nous sommes jumeaux. Je connais Jeremy mieux qu’il ne le pense, nous avons un lien spécial. Il m’a confié qu’il avait peur du test, qu’il ne lui faisait pas vraiment confiance. En tant que Sincère, nous sommes, en principe, obligés d’adhérer à toute forme d’honnêteté, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Je ne crois pas être le premier à dire que ce test est terrifiant, parce qu’il dévoile les secrets les plus sombres des personnes. Je pense qu’il avait peur qu’on le démasque. Il avait quitté sa copine et évitait ses amis. Je crois qu’il avait déjà prévu changer de faction depuis longtemps, parce qu’il savait ce qu’il était. »

Je n’avais pas du tout envie qu’on me force à dévoiler la véritable identité de Jeremy. Après tout, même si je lui en avais voulu d’avoir changé de faction, je ne voulais pas qu’il lui arrive du mal.

« Divergent ?»

« Je crois, oui. »

D’autres questions suivirent, mais je ne m’en rappelle plus trop. Ma mère était en larmes et j’évitais son regard. J’avais envie de pleurer, moi aussi. Mon père était rouge de rage, probablement incapable d’accepter la bombe de je venais de lâcher, faire une telle trahison. Je venais sûrement de signer l’arrêt de mort de son fils, de mon frère. La fin de mon test, j’avais des bourdonnements dans les oreilles. Qu’est-ce que je venais de faire là? Je ne me rappelle plus d’avoir quitté la salle, mais je me souviens des regards que l’audience avait. Les autres initiés me regardaient, terrorisés ou désolés, je ne m’en souviens plus trop. Probablement un mélange des deux.

La journée ensuite, la rumeur se propagea. Au début, je n’étais pas certain de comprendre, mais j’ai vite réalisé que les gens évitaient mon regard. J’étais nerveux. Je voulais savoir : allaient-ils se donner la peine d’épargner mon frère, même s’il n’était pas Divergent? Je regrettais d’avoir dit cela. J’avais presque toujours été jaloux de Jeremy et je me souviens que j’avais voulu à plusieurs reprises que tout cela soit terminé. Beaucoup d’émotions se bousculaient en moi.

Au fond, je savais. Il manquait définitivement quelque chose… une partie de moi. J’étais dans une salle commune, où les initiés se réunissaient pour parler du pointage. J’étais troisième. J’avais la bouche acide et je cherchai une poubelle pour vomir. J’ai tué mon frère. J’ai tué Jeremy. Mon frère. Je m’étais ensuite mis à chuchoter et j’étais blême comme un drap. Les regards se portaient sur moi. Je n’avais vraiment pas passé inaperçu en vomissant. Un instructeur eu le temps de me rattraper avant que je perde connaissance et me fracasse le crâne parterre. Il aurait dû me laisser tomber. Avec chance, j’aurais pu oublier l’atrocité que je venais de commettre. Personne n’avait eu à dire quoi que ce soit pour que je le comprenne. J’avais été l’exécuteur de mon frère.
Les mois passèrent et je n’ai eu aucune nouvelle de mon frère. Je crois toujours que je l’ai tué. Les Érudits ont dû avoir fait disparaître le corps et enterré l’histoire, pour ne pas qu’on les accuse de meurtre ou peu importe. Ils méprisaient les Divergents à un point inexplicable. Ils voulaient les éradiquer.
J’avais essayé de voir ma famille, mais ils m’avaient viré de la maison à plusieurs reprises. J’ai trouvé un endroit où dormir et je ne me suis même pas donné la peine de faire des études, seulement une formation. Je me fichais un peu de tout, car j’avais tué mon frère. J’ai appliqué pour devenir superviseur au complexe industriel. J’essaie toujours d’entrer en contact avec ma famille, mais même mes oncles et tantes m’évitent. Pour eux, j’ai disparu dans la tombe avec mon frère et ils espèrent me voir brûler en enfer.

Le frère de Jarvan n'est pas mort. Effectivement, lorsque les leaders ont découvert qu'il était bel et bien un Divergent, ils ont décidé de ne pas le tuer. Jarvan croit qu'il est mort, mais il n'y a jamais eu de preuves qu'il ne l'était pas. Jeremy se trouve donc sous les mains des Érudits, qui effectuent des test sur lui, depuis à présent près de quatre ans.

« Nous y voilà. Bienvenue chez les Sincères, je suppose. Tu as fait le meilleur choix, ce qui montre que tu n'es pas totalement idiot. Ton honnêteté envers la communauté et envers toi même a fait de toi un membre de notre faction. D'entre tous je suis la plus franche, j'espère que tu ne nous décevras pas. Ton choix est noble car il est le reflet de ta véritable nature. Comme nous le disons : La vérité n'est ni éphémère ni une question de point de vue. »

Ta fiche remplit l'ensemble de nos critères ! Tu es donc maintenant un membre à part entière de Prism of Obedience et de ta faction ! Mais ce n'est pas encore la fin du chemin pour toi.

Afin d'être tout à fait prêt pour commencer ton aventure tu peux commencer par faire recenser ton avatar puis ouvrir une fiche de lien qui te permettra de développer la vie sociale de ton personnage, ainsi qu'un topic à RP qui organisera la vie rpgique de ton personnage. Enfin et pour aider tes administrateurs dévoués tu pourras compléter les registres sur les métiers ainsi que celui des initiés et enfin, si tu es concerné tu peux signaler ta divergence.

Bon jeu parmi nous !