≈ I. FACTION D’ORIGINE. Vivre parmi les Fraternels avait quelque chose d’apaisant. Toutes formes de colère et de violence étaient proscrites. Robbie pouvait grandir sans la crainte qu’il ne lui arrive quelque chose à chaque angle de rue. Il apprit à aimer le calme, les silences rassurants. S’il y avait toutefois une chose à laquelle l’enfant ne se faisait pas, c’était la présence étouffante des autres. Il se surprit très jeune à rechercher la solitude plutôt que la présence des siens. Robbie trouvait plus encore de réconfort dans la solitude. Ses livres étaient ses amis. Toutes ces choses qu’il découvrait sans cesse le fascinaient. Il ne se sentait pas réellement à sa place parmi les Fraternels. Il se sentait différent. Pourtant, toute sa famille avait lui en était devenu un. Pourquoi dérogerait-il à la règle ? Pourquoi Robbie irait-il ailleurs ? Pour sa famille, c'était impensable. On le voyait déjà aller loin dans la vie de la Faction. Son semblant d’érudition passait avant tout pour un attrait pour les hautes sphères du pouvoir. Personne, à part Robbie, ne voulait voir qu’il n’avait rien à faire là, parmi les Fraternels. Toutefois, ces dix-huit premières années de sa vie ne furent pas vaines. Le garçon assimila des valeurs essentielles de l’existence qui lui seraient utiles pour le reste de ses jours. « Qu’est-ce que tu voudrais faire, comme métier ? Je suis certain que tu ferais un très bon psychologue. » demanda un jour son père, alors qu’ils étaient tous les deux assis à la table de la cuisine. Robbie croisa les bras sur la table et haussa faiblement les épaules. « Je ne sais pas, peut-être. » répondit-il sans grande conviction, le visage impassible. Que répondre d’autre ? Il savait pertinemment qu’il ne suivrait pas cette voie. Que son destin l’attendait ailleurs. Une sensation qui se propageait dans ses veines, dans son cœur, dans son esprit. Une sensation qui le rongeait de l’intérieur. Il aspirait à autre chose. « De toute façon, nous le saurons bientôt. Le test d'aptitude est demain. Tu te sens prêt, mon fils ? » Robbie acquiesça doucement et esquissa un semblant de sourire. « Je suis prêt. » C'était la dernière fois qu'il avait l'occasion de discuter de la sorte avec son géniteur. Mais c'était sans doute mieux comme ça.

« A tout à l’heure. Tout se passera bien. Nous serons tous là pour le féliciter. » déclara sa mère en le serrant contre elle. Nombreux furent ses proches à l’enlacer, persuadés que la nouvelle vie de Robbie le conduirait définitivement parmi leurs rangs. Il rit un peu. « Oui. On se voit tout à l’heure. » souffla-t-il, une pointe de nostalgie dans la voix. La nuit précédent ce fameux test d’aptitude, Robbie avait très peu dormi. L’anxiété l’avait consumé : qu’allait-il advenir de lui ? Il n’avait nulle envie de faire partie des Fraternels, pas plus qu’il ne désirait devenir Audacieux ou même sans Faction ou Altruiste. Non, son seul désir était d’être Erudit. Il avait depuis longtemps compris que son amour pour la connaissance dépassait de loin tout ce qu’il pouvait ressentir d’autre. Le jeune homme voulait tout connaître, tout découvrir, tout apprendre. Il voulait que le monde et ses occupants cessent d’être un mystère, il voulait apporter des réponses à toutes les questions de la planète. Ce sentiment et son esprit curieux le faisaient avancer depuis toujours. Robbie s’approcha de l’Altruiste vêtue de gris, qui lui arracha un frisson. Les Altruistes le mettaient mal à l’aise. Tout chez eux était froid et supérieur, bien loin du sentiment chaleureux que renvoyaient les Fraternels. A choisir, Robbie préférait encore rester chez les siens. Il tenta de se détendre, obéissant à la femme au chignon trop serré tandis qu’elle lui disait ce qu’il devait faire. Il ferma les yeux et se laissa guider. Les examens durèrent bien moins longtemps qu’il ne l’aurait cru. Ce fut terminé bien avant qu’il n’ait le temps de s’en rendre compte et Robbie cligna des yeux, surpris, à bout de souffle. L’angoisse reprenait possession de lui. Il n’osait pas poser la question fatidique, craignant la réponse qui scellerait son destin à jamais. Il plongea son regard gris dans celui de l’Altruiste, respectant ce silence pesant qui s’était installé entre eux. La femme finit par le briser pourtant, annonçant la sentence : « ERUDIT. » Il ne put retenir un sourire soulagé. Il ne pouvait pas en être autrement. Il se leva et s’éloigna, soulagé et ravi, excité et triste pourtant. Il fallait faire une croix sur dix-huit années de vie, sur ses amis, sur sa famille. Mais la vie dont il avait toujours rêvé s’offrait à lui. Et Robbie allait foncer tête baissée vers ce chemin qu’il avait choisi, et pas celui qu’on choisissait pour lui.

La réaction de ses proches ne se fit pas attendre. Ou plutôt, elle ne vint jamais. Ils le regardèrent bouche-bée, avant de reprendre leurs activités comme si de rien n’était. Le monde recommença à tourner, comme le jour d’avant et comme le jour d’après. Robbie était devenu un fantôme, véritable déception des générations qui l’avaient précédé. Il tenta en vain de parler à ses parents qui l’ignorèrent royalement. Sa mère fondit même en larmes. A quoi bon s’accrocher ? Ils ne seraient bientôt plus sa famille. Le cœur plus léger à cette pensée, Robbie compta les heures qui le séparaient de sa nouvelle affiliation. « Robbie Glisford. Erudit. » Il posa une dernière fois son regard gris brillant d’intelligence sur ses parents et esquissa un sourire doux, avant de se détourner d’eux, vêtu de sa tenue bleue. Son cœur était prêt à se décrocher de sa cage thoracique quand, enfin, il rejoignit les rangs de sa véritable famille, sous les applaudissements des érudits. — I'll never stop dreaming that one day we can be a real family, together, all of us laughing and talking, loving and understanding, not looking at the past but only to the future.

≈ II. FACTION PRÉDESTINÉE. Son travail avait enfin payé. Après six semaines d’initiation et un master de 5 années, Robbie avait atteint l’objectif qu’il avait en vue depuis toujours : être premier. Il s’était donné corps et âme à cette initiation, oubliant parfois de dormir et manger. La science était son seul et unique amour. Il avait quelque peu négligé le reste du monde, préférant la solitude rassurante des laboratoires et des bibliothèques, de son bureau trop bien rangé et des tasses de café noir brûlant. Les quelques femmes qu’il avait côtoyées étaient généralement des amies qui avaient les mêmes objectifs que lui, et avec qui rien ne s’était jamais concrétisé. Il hésita longuement sur ce qu’il allait faire de son avenir, pour la simple et bonne raison que Robbie voulait absolument tout faire. Tout connaître. Tout vivre. Il décida néanmoins de devenir journaliste, décrétant qu’il était à présent temps qu’il cesse de passer son temps seul. C'était également un excellent moyen de continuer à apprendre auprès des autres. Ces dernières années avaient été d’une solitude triste à pleurer et, même s’il avait particulièrement apprécié le calme de sa vie, il ne pourrait pas vivre éternellement comme ça. Il allait devenir fou. « Tu as besoin des autres, Robbie. Tu ne tiendras pas seul vingt-cinq années de plus. » avait un jour décrété celui qu’il considérait comme son meilleur ami. L’homme avait haussé les épaules. « Tu dois avoir raison. C’est pour ça que j’ai décidé de devenir journaliste. Au moins, je verrai du monde. » Ils avaient ri tous les deux, comme des enfants. Ça n’avait rien de drôle, mais pour Robbie c’était déjà un grand pas en avant. Bien entendu, voir du monde n'était pas son unique motivation : la vie politique le fascinait, au même titre que la robotique et les sérum développés par les érudits. Il désirait y consacrer sa vie. Et journaliste était le métier idéal, qui conviendrait parfaitement à son esprit perspicace. « Trinquons à ta vie sociale en devenir. » avait-il alors proposé. Tous deux avaient levé leur verre avec un sourire amusé. Mais Robbie ne se cantonna pas au travail de simple journaliste, quand bien même ce fut un boulot des plus intéressants. Il voulait plus. Il apprit énormément auprès des gens qui défilèrent dans sa vie au rythme des interviews, rencontra quelques merveilleuses personnes. Le contact d’autrui était plus agréable qu’il ne l’aurait cru. Il tomba amoureux pour la première fois, mais cette nouvelle relation ne mena à rien. Sa capacité à se plonger dans le travail pour faire taire toute autre forme de sentiment lui fut des plus utiles pour oublier cette douleur sourde qui le déconcentra néanmoins quelque peu. Il se propulsa ainsi au rang de chargé d'interview politiques rapidement.

Quand l’opportunité de monter en grade se présenta à lui, Robbie n’hésita pas un seul instant. Ses talents et son acharnement pour le travail bien fait, ainsi que sa droiture et son esprit d’analyse étaient connus de tous, dans leur faction. Chez les érudits, Glisford avait une très bonne réputation. Sa connaissance de la politique et de son fonctionnement était un fait avéré. Il avait eu l’occasion de passer énormément de temps en compagnie des politiciens qu’il avait interviewés et avec qui il avait dîné à de nombreuses reprises. La politique était son domaine de prédilection, depuis toujours. C’est ainsi que, lorsque la rumeur courut que le poste d’ambassadeur des Erudits était sur le point d’être libéré, Robbie n’hésita pas un seul instant à se lancer dans la course pour être candidat. Un homme qui désirait toujours plus ne pouvait pas se contenter d’être journaliste. Être ambassadeur lui permettrait d’être aux plus hautes sphères des Erudits, point de connaissance de tous les savoirs de la faction. Campagne politique, meetings, dîners, coups de téléphones, tout était bon pour faire valoir sa position et son avis. Ses beaux yeux et son sourire doux ainsi que son tempérament calme étaient des atouts indéniables. Néanmoins, ce qui arrêtait les gens … C’était son célibat. Un homme de trente ans équilibré était un homme marié. Et lui n’était nullement équilibré à ce sujet. Il devait représenter la figure de perfection que suivraient les autres. « Monsieur le futur  Ambassadeur, est-ce que vous avez toujours du temps à accorder à votre vieil ami, ou je dois prendre rendez-vous ? » Robbie donna une claque dans le dos de son ami et ricana. « Un verre me ferait le plus grand bien. Et à toi aussi, tu as une mine affreuse. » répondit-il. « Tant mieux. J’ai quelqu’un à te présenter. » Il leva les yeux au ciel. « Encore ? » s’indigna-t-il. « Tu pourrais être plus reconnaissant, je tente d’assurer ton avenir puisque tu n’es pas capable de le faire tout seul ! » Son ami avait raison. Il devait avoir à ses bras une femme pour plus de crédibilité. Robbie grogna et le suivit en dehors du bureau, en fermant doucement la porte derrière lui. Contre toute attente, cette femme devint son tremplin vers la réussite. La réussite basée sur le mensonge. Ils n’étaient pas vraiment un couple, mais aux yeux du monde ils venaient de se fiancer. Il l’épouserait, ils auraient des enfants. Une stratégie simple, un calcul parfait. Tous deux règleraient le problème de savoir comment se sortir de cette situation inextricable plus tard. A moins qu'ils n'aient pas envie de s'en sortir. Peut-être que ce n'était pas si dérangeant, finalement. C'est ainsi que Robbie devint Ambassadeur des Erudits, après une lutte acharnée pour obtenir ce rôle convoité. Pour la première fois depuis longtemps, il s’autorisa à penser à parents. Étaient-ils au courant de cette fameuse place qu’il avait durement gagnée ? Qu’en pensaient-ils ? L’avaient-ils oublié ? Etaient-ils fiers ? Tant de questions qui se bousculaient dans son esprit sans qu’il ne parvienne à trouver de réponses ! C’était un comble pour l’homme qui refusait de laisser des questions sans réponses.

« Hum... Bien. La Cérémonie du Choix est finie, ta place à l'issue de l'Initiation te permettra de continuer ta vie dans notre faction. Il y a beaucoup de choses qui restent à faire. Tu as choisi les Érudits et afin de t'intégrer au mieux parmi nous, tu vas devoir redoubler d'efforts. Nous n'acceptons pas la médiocrité, aussi je t'encourage à repousser tes limites afin de devenir un pilier de notre communauté. Ton engagement sera apprécié et récompensé. Et n'oublie jamais : Il n'y a rien que le savoir ne puisse conquérir. »

Ta fiche remplit l'ensemble de nos critères ! Tu es donc maintenant un membre à part entière de Prism of Obedience et de ta faction ! Mais ce n'est pas encore la fin du chemin pour toi.

Afin d'être tout à fait prêt pour commencer ton aventure tu peux commencer par ouvrir une fiche de lien qui te permettra de développer la vie sociale de ton personnage, ainsi qu'un topic à RP qui organisera la vie rpgique de ton personnage. Enfin et pour aider tes administrateurs dévoués tu pourras compléter les registres sur les métiers ainsi que celui des initiés et enfin, si tu es concerné tu peux signaler ta divergence.

Bon jeu parmi nous !